Alors que le congrès étasunien s’apprêtait à valider l’élection de Joe Biden, la manifestation des supporter·ices de Donald Trump a envahi le Capitole. Devant le bâtiment au cœur du pouvoir parlementaire étasunien, les milicien·nes ont détruit le matériel de l’Associated Press en appelant ouvertement à la guerre civile tandis qu’à l’intérieur, couverts de symboles néo-nazis, confédérés et antisémites, ces personnes se prenaient en photos avec des flics, complices de les avoir laissé envahir la place, et menaçaient d’un coup d’État. Du matériel explosif a été découvert sur les lieux.
Trump a tenté d’apaiser en jetant de l’huile sur le feu
Durant sa prise de parole, le président a appelé ses partisan·es à rentrer chez elles et eux tout en perpétuant les mensonges qui les ont galvanisé·es. Dépassé par la tournure qu’a pris cet évènement historiquement tragique, il a annoncé, avec une fierté non dissimulée, aimer les milicien·nes et a continué de les alimenter de son fantasme de fraudes massives à une élection largement perdue.
Cet événement est dans la continuité des meurtres perpétrés par l’extrême-droite étasunienne à Charlottesville (Viriginie), durant une manifestation antifasciste, ou Kenosha (Wisconsin), en pleine manifestation du mouvement Black Lives Matters, et à la montée en puissance des milices armées comme les Proud Boys dont Trump avait encouragé la mobilisation au moment des élections.
Tout le mandat de Trump est résumé dans ces paroles et dans ce coup de force.
En France, la fachosphère s’excite
Identitaires, négationnistes et nationalistes de tout horizon se réjouissent et exultent ou tentent de faire diversion en vomissant sur le mouvement Black Live Matters et sa prétendue violence. Les néofascistes savent se reconnaître entre eux et confirment qu’en France, ils sont prêt à soutenir un coup d’État. Trump et sa stratégie ont effectivement fait des émules depuis la tournée européenne de son conseiller spécial Steve Bannon en 2018. Le soutien indéfectible, les éléments de langages repris à l’identique et les théories fumeuses ont émaillé les prises de paroles des dirigeant·es de la droite et de l’extrême-droite française. Et la stratégie est payante si l’on en juge par les rencontres des conseillers de Macron avec les Le Pen ou la banalisation toujours préoccupante de la terminologie réactionnaire dans la bouche du président français.
Solidarité antifasciste et internationale
Nos pensées vont avant tout vers nos camarades étasunien·nes qui, malgré plusieurs mobilisations et mouvements de différentes natures et importance, ont résisté à cette montée en puissance des forces d’extrême-droite. Nous voulons rappeler que la lutte antifasciste était, est, et restera internationaliste et que notre solidarité ne connaît pas de frontières. Il est donc important de se mobiliser contre tous les réactionnaires, en Europe, aux États-Unis et partout ailleurs dans le monde.
C’est pourquoi l’UCL appelle à se mobiliser massivement lors des manifs régionales samedi 9 janvier contre l’ultranationalisme religieux d’Erdogan qui en plus d’opprimer et de massacrer les habitant·es du Kurdistan occasionne régulièrement des guerres comme dernièrement au Haut-Karabakh.
Union communiste libertaire le 7 janvier 2021