Le coronavirus ébranle le capitalisme financier

L’économie capitaliste est décidément fragile. La pandémie de coronavirus, couplée aux conflits pétroliers entre la Russie et l’Arabie saoudite, fait s’effondrer les cours boursiers depuis plusieurs jours.

En Europe comme en Asie et aux États-Unis, de nombreuses places financières cruciales (CAC 40, FTSE 100…) sont dans un état pire encore que durant la crise de 2007-2008. Réagissant précipitamment, la Banque Centrale Européenne a relancé ses achats de titres sur les marchés, tandis que Trump a suspendu les voyages vers l’Europe, aggravant encore la panique boursière.

Cette situation n’a rien d’exceptionnel. Le coronavirus n’est que le déclencheur. Un système économique et social solide ne plierait pas le genou devant une épidémie maîtrisable. Mais les marchés financiers, hypertrophiés par des décennies de laisser-faire et une surproduction alimentée par le capitalisme libéralisé le plus sauvage, sur-réagissent à la moindre nouvelle inattendue. Les bulles spéculatives n’attendent qu’une situation comme celle que nous vivons pour éclater et faire sombrer le capitalisme mondial dans une nouvelle récession.

Alors que les conséquences de la crise de 2008 ne sont toujours pas épongées, que les États sont endettés et que les politiques monétaires des banques centrales européenne et américaine sont pratiquement à leur maximum, la marge de manœuvre disponible pour réagir à une nouvelle crise sera extrêmement réduite et laissera l’économie dans un état lamentable.

Qu’un événement imprévu survienne, et tous les beaux principes des libéraux s’écroulent à une vitesse folle. Le libre marché, la libre circulation, tout cela vaut pour les temps de paix et d’abondance. Dans un marché mondial où chacun dépend de tous, un conflit, une épidémie, et nous voilà de retour en droite ligne vers le dirigisme étatique le plus brutal.

Dans son allocution du 13 mars, où il a feint de combattre la marchandisation du service public, Macron n’a fait que démontrer son hypocrisie et son électoralisme sans esquisser le moindre revirement économique réel. Les gouvernements bourgeois élaborent déjà des plans de renflouement des entreprises et du système financier et, comme d’habitude, les travailleurs et travailleuses paieront pour sauver les assistés du grand capital. La relance budgétaire limitera peut-être la chute de la croissance. Jusqu’à la prochaine crise…

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