Dans notre département, l’épidémie frappe comme partout ailleurs. L’Union Communiste Libertaire tient avant toute chose à apporter son soutien à l’ensemble des travailleuses et travailleurs encore en activité. Nous pensons à nos camarades travailleuses et travailleurs de la santé en première ligne face à la maladie, qui payent le prix de politiques « d’économie » sur la santé publique depuis des années. Ces politiques, dont nous subissons les conséquences dramatiques aujourd’hui sont des politiques criminelles, les responsables devront en payer l’addition.
Ce sont les travailleurs et les travailleurs qui font tout dans ce pays. Sans travailleurs.ses, pas de pays ! De nombreux salariés de secteurs non essentiels sont encore obligés d’aller au travail. Ils y vont la peur au ventre dans des conditions de sécurité souvent insuffisantes. Certains leaders de la grande distribution ne protégent même pas leurs caissières ! Les patrons disent qu’ils se conforment aux consignes gouvernementales et que c’est bien suffisant. Pourtant, nous nous demandons pourquoi Michelin a repri le boulot récemment avec des mesures de sécurité drastiques (gel hydroalcoolique, trois masques pas poste et par personnes) alors qu’a 4 km de là, Ste Marie et Emile Roux recherchent des masques de protection. Fabriquer des pneus est-ce plus essentiel que sauver des vies dans les hôpitaux ? Et le Maire du Puy qui quémande encore aux travailleurs.ses confiné.e.s de confectionner des masques pour les hôpitaux et EHPAD… En gros, on a des masques pour fabriquer des pneus mais pas pour le personnel de santé ! Ne cherchez pas l’erreur elle est devant vous ! idem pour la poste, pour les caissier-es ou encore les agriculteurs qui maintenant organisent des tournées pour nous ravitailler.
Non ! C’est aux travailleuses et aux travailleurs de décider ce qui peut les protéger et quelles sont les priorités. C’est à eux de décider s’il faut ou non travailler ! Nous soutiendrons les débrayages, droit de retrait et toutes les luttes exercées dans les entreprises pour se protéger. Nous savons que de nombreuses entreprises profitent de la précarité pour imposer l’activité à des personnes qui devraient rester à la maison. Dans de nombreux secteurs l’activité est maintenue alors qu’elle n’a ni sens ni utilité face à la maladie. Citons l’entreprise Moulin (BTP, 80 salariés, 16 000 000€ de chiffre d’affaire en 2018) qui reprend le boulot cette semaine.
En même temps, le gouvernement essaye de faire croire que le développement de la maladie est de la responsabilité des « mauvaises attitudes » individuelles et non des patrons qui envoient turbiner des centaines de gens sans matériel de sécurité. Non ce qui les intéresse est de toujours faire plus de fric ! De nous faire payer à nous travailleurs.ses, même si nos vies valent pourtant plus que leurs profits !
Si l’on veut stopper la progression du virus il faut mettre à l’arrêt, et immédiatement, les activités non-vitales et non-essentielles au combat contre la maladie. Et c’est là encore aux travailleuses, aux travailleurs de décider de ce qui est nécessaire ou pas en exerçant leur droit de retrait et grève si nécessaire : qu’il soit interdit demain, comme au Portugal, ou pas !
En Italie, on a vu que laisser l’État et les patrons décider c’est voir des activités non-nécessaires se maintenir malgré les effets d’annonce. C’est aussi aux travailleuses et aux travailleurs d’imposer la réquisition de l’outil de travail pour réorganiser la production dans un seul but : combattre et vaincre l’épidémie. Nous appelons également à généraliser une entraide concrète entre toutes et tous, au niveau le plus direct et le plus immédiat et en faisant le plus attention possible à ne pas faire circuler le virus : c’est ce que propose de faire le réseau national Covid-entraide (https://covid-entraide.fr que soutient l’UCL). Faisons aussi circuler les informations sur nos luttes et nos résistances, organisons nos solidarités. L’importance des lois liberticides et du contrôle social qui se met en place démontre que l’État et le capitalisme sont défaillants face à cette crise, dont ils portent (l’Etat et le capital) l’entière responsabilité. Elles sont là aussi pour préparer l’après-épidémie car le gouvernement craint une crise sociale d’ampleur qui remette en cause les bases de sa politique et au delà qui remettrait en cause ce système mortifère. Ne nous laissons pas entraîner dans sa politique d’Union Nationale dont l’objectif n’est que de sauver les riches en sacrifiant les plus pauvres et les plus précaires.
C’est nous qui travaillons, c’est nous qui décidons. Tout le pouvoir aux travailleuses et aux travailleurs.
UCL Le Puy en Velay