Dans un contexte global, particulièrement propice aux discours autoritaires, nous avons vu ces derniers jours s’accroître les violences émanant de groupes d’extrême droite à Lyon, Orléans, Clermont-Ferrand, Montpellier, Strasbourg… Ne nous y trompons pas, la politique sécuritaire, répressive et fractionniste du gouvernement, qui préfère de son côté combattre le supposé danger islamo-gauchisme dans les facs ou l’écriture inclusive à l’école, est directement coupable de laisser ces nervis fascistes agir en toute impunité.
Ceux-ci ne s’y trompent pas : deux textes, une lettre ouverte au gouvernement du « syndicat » d’extrême-droite « France Police », et une nouvelle tribune de militaires dans « Valeurs Actuelles » appellent ou agitent la perspective d’une intervention de l’armée, menacent de prendre des initiatives devant l’imminence selon eux de « la guerre civile », guerre civile que les fascistes espèrent non pas empêcher, mais bien provoquer.
Le racisme, le sexisme, l’homophobie, la haine du « gaucho », trouvent un terrain propice pour distiller leur haine que ce soit dans des médias de masse aux heures de grande écoute ou bien dans la rue, aux abords de nos manifestations et lieux occupés.
Dès que nous abandonnons le contrôle de la rue, celle-ci est reprise par les tenants de l’ordre moral qui ont multiplié les rassemblements ce samedi de Paris, à Orléans en passant par Auray : Rassemblement national, Les Patriotes, L’Action française, Riposte laïque, Résistance républicaine, les Volontaires pour la France… Malgré leurs divergences, toutes ces organisations n’ont qu’un seul et véritable projet : nous faire baisser la tête et imposer un projet de société violent, raciste, sexiste et inégalitaire… au profit des capitalistes.
L’actuelle faiblesse de la réponse de notre camp est également à questionner. L’arc unitaire pour la manif nationale contre l’extrême droite à Lyon (repoussée au 29 mai) montre pourtant qu’une riposte radicale et large est possible. Militant·es syndicalistes, anticapitalistes, autonomes, libertaires sont des cibles privilégiées de celles et ceux qui cherchent à diviser le prolétariat.
Face à cette menace grandissante, nous ne pouvons plus longtemps nous permettre d’avancer en ordre dispersé. Toutes les dominations et toutes les tentatives de divisions de notre classe doivent être combattues. Contre l’extrême droite nous devons plus que jamais être uni·es et faire front dans la rue, mais également en proposant un projet de société alternatif au capitalisme, un projet libertaire, solidaire et égalitaire.
Contre l’extrême-droite, qu’elle soit ou non au gouvernement, antifascistes tant qu’il le faudra !
Union communiste libertaire, le 11 mai 2021