Une violence à combattre : celle de la police .

Les médias omettent souvent de signaler que les armes employées par la police sont des armes de guerre.Ils masquent le fait que depuis le milieu des années 90, le jet de pierres, de cocktail molotov est bien moins dangereux que les tirs de policiers.Aucun rapport, n’a jamais fait mention des milliers d’habitants, de manifestants, gazés,frappés ou choqués par des « armes à létalité réduite », aucun n’ a fait mention des blessés, des conséquences sur les habitants des banlieues de l’occupation policière et du harcèlement dont ils sont l’objet .

 

Cette férocité policière ne découle pas d’accès de fureur spontanés, ce n’est pas la dérive résiduelle de minorités radicalisées de la police. C’est le produit d’un système de techniques expérimentées, légitimées et soutenues par des protocoles rationalisés. Les Bac sont formées pour produire certaines formes de férocité susceptibles d’assurer la reproduction des rapports de domination de classe, de race et de genre, en étant elles mêmes le produit de ces dominations.Les baqueux ont généralement conscience d’avoir affaire aux classes les plus pauvres.Ils légitiment de manière technique et rationnelle cette spécialisation : les plus pauvres sont les plus délinquants.Les baqueux justifient leur brutalité comme l’idéologie patronale justifie la brutalisation des travailleurs revendicatifs, comme l’idéologie esclavagiste justifie la brutalisation d’un esclave insolent, comme l’idéologie paternaliste justifie la brutalisation des enfants indisciplinés, comme l’idéologie patriarcale justifie les violences faites aux femmes insoumises.La domination masculine et hétéro-patriarcale, comme la domination blanche et raciste, structurent le fonctionnement de la police en général et, particulièrement de la police des cités, gardienne obsédée des strates les plus menaçantes pour l’ordre étatique.

Les bacs sont des formations composées très majoritairement d’hommes blancs se considérant comme les « élites » du plus bas niveau de la hiérarchie policière.Des femmes et des non-blancs y collaborent en minorité et y reproduisent un comportement collectif les identifiant au blanc viril, fasciné par la reproduction de l’ordre social. Les baqueux tirent du prestige de cette position et conçoivent leur métier et leur vie à travers la mystique du chasseur. La correspondance entre celle de la femme insoumise et la figure de la cité dans l’idéologie dominante est frappante. La représentation de la cité comme une entité féminine, sensible, hystérique qui s’émeut sans raison et qu’on peut frapper pour la calmer, traverse toute la société et en particulier ses appareils répressifs .Les baqueux , mais aussi de nombreux policiers de voie publique se perçoivent comme des figures d’autorité chargées de redresser une société malade, diminuée, femelle.

La police est encore plus la Bac est bien l’instrument d’une idéologie, celle d’un pouvoir capitaliste et d’un libéralisme qui ne peut se permettre de dérive en marge. Le contrôle de la violence et sa délégation à la police mérite un véritable débat pour qu’émerge une prise de conscience sur ce qu’est la police.

Le Vieux, le 24/07/2020

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