COMPTE RENDU DE MANIF d’HIER

Hier après midi, à l’initiative de l’UCL et d’autres organisations (LDH, LFI, La Libre Pensée, POI, Solidaires, UCL Livradois), une belle manif eut lieu au Puy.

L’appel, rédigé par deux camarades, fit vite consensus au sein du groupe local. Envoyé au « réseau militant ponot » (syndicats, GJ, libre pensée, LDH, Amnesty, ATTAC, parties politiques, etc,…), il recueilli rapidement l’attention de plusieurs autres organisations. Et comme cette proposition de loi ignoble provoque un tollé dans tous le pays, les mails et coups de fil fusèrent pour se mettre grosso modo d’accord.

Finalement un autre appel inter- syndical, à part, comprenant la CGT, FSU, FO, CFTC, Solidaires vit le jour même lieu même heure !

Nous étions 350 environ, une bonne ambiance, beaucoup de nouvelles têtes, moyenne d’âge jeune. Même si l’objet du jour, cette loi de sécurité globale, est bien peu réjouissante, tout le monde prit un long temps de plaisir à se retrouver ! Ensuite, quelque prises de paroles (cf prise de parole de l’UCL ci dessous) eurent lieu ce qui créa un couac entre quelques co-organisateurs. Mais comme c’était quand même si bon de se retrouver, certain.e.s décidèrent d’aller se promener un peu en ville.

La moitié du rassemblement embraya le pas. Un petit tour par la tour Panessac, quelques chants anti-flic et anticapitalistes… arrêt devant la mairie ou deux-trois robocops nous attendaient pour garder la maison. Nous repartîmes sur le Breuil et direction le comico pour leur déclarer une dernière fois notre colère ! Retour devant la préf, belle manif au Puy !

Ce fut bien différent à Toulouse, le compte rendu de manif des copains et copines rapporte une très grosse manif, environ 5000 personnes, appelé.e.s sur des revendications larges, santé mais aussi éducation et sécurité globale. Il nous est rapporté des flics « déchaîné.e.s » et « hors limite »… plusieurs interpellations, des camarades sous le choc.

A Montpellier, ce fut une manif réussie et pêchue à l’appel d’un collectif d’une trentaine d’organisations. Des manifestant.e.s varié.e.s, des jeunes, des GJ, militant.e.s habituel.le.s et au-delà.

1000 personnes à St Etienne, presque 2000 à Brest quand les organisateurs s’attendaient à 400.

Des gens se sont mobilisés presque partout à l’appel de collectifs larges créés pour l’occasion. Il y a d’ores et déjà, ici et là, de nouveaux appels à rassemblement dés mardi.

La même question se pose localement ?


Prise de parole de l’UCL  :

“L’histoire est hélas trop connue.

Quand ils sont venus chercher les migrants pour les expulser, je n’ai rien dit. Je n’étais pas migrant.

Quand ils sont venus chercher les gilets jaunes pour les empêcher de manifester, je n’ai rien dit. Je n’étais pas gilet jaune. 

Quand ils sont venus chercher les journalistes pour les empêcher de témoigner, je n’ai rien dit. Je n’étais pas journaliste. 

Quand ils sont venus me chercher…

Amendé ou non, l’article 24 de la loi dite de « sécurité globale » est une attaque directe contre le travail des journalistes, visant à les empêcher de témoigner des méthodes brutales du maintien de l’ordre, notamment des violences policières utilisées couramment à l’encontre de tous mouvements d’opposition, après avoir été mises au point dans les quartiers populaires qui servirent longtemps de laboratoires.

Cette loi entend également autoriser un contrôle total, voire totalitaire,(totalisant ) des opposants : utilisation de drones, de la reconnaissance faciale, nouveaux fichages,…

Le prétexte de la défense des policiers est totalement fallacieux : il est déjà parfaitement possible de poursuivre ceux qui commettent des appels au meurtre ou au viol.

Contre les armes de la police nous n’avons que nos téléphones. Filmer permet de rendre public des faits qui sont autrement systématiquement niés, occultés, couverts. Sans image, sans preuve, la parole de la police primera toujours.

L’identification des policiers les plus violents est déjà, de façon parfaitement illégale, impossible : visages cagoulés, numéros RIO absents, plaques d’immatriculation occultées,… 

Ce ne sont pas les policiers qui sont violents mais tout le système : ceux-ci sont très clairement envoyés au contact pour marquer les corps, dissuader de revenir manifester, couverts systématiquement et récompensés. Tous les policiers impliqués dans des violences ont été médaillés : ceux qui ont plongé dans le coma une retraitée militante d’ATTAC à Nice, ceux qui précipitèrent dans la Loire Steve Maïa Caniço et treize autres personnes lors de la fête de la musique à Nantes, ceux qui, à Marseille, lancèrent la grenade lacrymogène qui tua chez elle Zineb Redouane, ceux qui tabassèrent des Gilets jaunes dans un fast-food à Paris le 1er décembre 2018,…

Ce pouvoir aux abois n’a plus que le durcissement autoritaire pour se maintenir. Et ce n’est pas nouveau.

Le libéralisme est né avec les révolutions occidentales en défense d’une conception de la liberté individuelle fondée sur la propriété privée comme premier des droits de l’homme et un laissez-faire économique. Il est devenu autoritaire dans les années 1930, considérant que pour résoudre la crise il fallait renoncer en partie à la démocratie. Il prépara ainsi le lit du fascisme lui offrant un arsenal juridique que celui-ci n’aurait plus qu’à utiliser et en affaiblissant les forces capables d’entraver son avènement. Le néolibéralisme, conçu dans ces mêmes années, ne fut qu’expérimenté qu’en 1973 au Chili après le coup d’État de Pinochet, puis généralisé au monde entier par Reagan et Thatcher à partir du début des années 1980. Une à une, les apparences démocratiques disparaissent. Aujourd’hui, nous n’assistons pas à un « virage autoritaire » mais à un nouveau durcissement. Le capitalisme assume de plus en plus vouloir en finir avec les « superflus » de son système mortifère, avec tous ceux qui s’opposent à lui, avec tous ceux qui veulent témoigner de son fonctionnement. Ne laissons pas cet extrême-centre qui prétend nous gouverner, nous ligoter et voter des lois dont rêvent les fascistes pour demain nous pendre.

Cette loi nous concerne tous : salarié(e)s, chômeuse(r), retraité(e)s, militant(e)s écologistes, syndicalistes, anarchistes, victimes du sexisme, du racisme, de toutes formes d’oppression, citoyen(ne)s. C’est pourquoi nous devons agir, ensemble pour refuser cette loi qui ouvre en grand la porte au fascisme. Si nous ne stoppons pas la loi aujourd’hui, nous ne pourrons plus le faire demain. Nous ne pourrons plus que se désoler de voir la liste des violences policières s’allonger.”

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