Osons tout, puisqu’ils osent tout !
Depuis le début de l’épidémie de Covid les mesures proposées par l’Etat sont d’une plus totale incohérence révélant par là la politique suivie par la bande à Macron qui est celle de sauver avant tout les intérêts et les profits des plus riches. Il n’y a aucune gestion sanitaire de cette crise, uniquement une gestion économique .
Avec la première vague de cette pandémie il y a eu plus de 30 000 morts. La deuxième va probablement doubler et de loin ce chiffre. Les principales victimes sont les personnes fragiles, les personnes âgées et les travailleurs et travailleuses qui sont directement sur le terrain. C’est à dire les plus précaires, les plus défavorisé-es. La protection de l’Etat est de promulguer des arrêtés préfectoraux pour fermer les bars, les restaurants,les cinémas…, de décréter des couvre-feu dans les villes pour finir par un confinement généralisé que personne ne comprend ! Ces mesures se concentrent sur le temps libre, les espaces militants alors que les principaux clusters sont principalement dans les entreprises, les lieux d’études et les lieux de santé. Où sont les mesures sanitaires pour ceux et celles qui travaillent, qui étudient qui se soignent ou se font soigner ? Les écoles deviennent de plus en plus les antichambres des services de réanimation. Blanquer a revêtu son costume de général de la première guerre, bien planqué dans son bureau et ne mettant jamais un pied sur le front.
Depuis septembre, nous assistons à un numéro d’équilibriste grandguignolesque de la part des ministères pour essayer de justifier les mesures liberticides et antisociales qui devraient sauver notre économie et notre santé. Le bilan est là, pas besoin d’être un expert : les usines ferment les unes après les autres, les plans sociaux se succèdent, et l’épidémie avance à la vitesse d’un cheval au galop.
Pourtant, il y a quasiment un consensus chez les infectiologues et les épidémiologistes pour dire que ces mesures sont inefficaces et ne remplaceront pas des campagnes de tests massives. Surtout tous disent qu’elles ne répondent pas à l’urgence absolue de rétablir le système de santé qui tire la sonnette d’alarme depuis des années !
Du côté des bourgeois, des dirigeants d’entreprises , ils n’ont rien à craindre. Toutes les déductions d’impôts et de cotisations sociales leur ont surtout permis de sauver leur profit et les rendements des actionnaires. Eux, ils n’ont jamais rien payé pour la crise. Les précaires et les plus pauvres en revanche encaissent tout ! Quelle a été la contribution du grand capital dans cette épreuve planétaire ? Nous, nous n’avons rien à attendre d’un Etat qui ne sait qu’opprimer, surveiller et punir pour ne pas que l’on touche aux intérêts de cette bourgeoisie.
Aujourd’hui l’urgence est d’appliquer des mesures qui soulagent le système de santé en laissant la possibilité à ceux et celles qui travaillent de décider. Il faut revendiquer des mesures d’urgences qui peuvent être une première étape vers une transformation plus radicale de la société. Une réduction drastique du temps de travail par exemple peut être un support pour ouvrir des brèches puisqu’elles permettraient de recruter dans les secteurs les plus tendus comme la santé en augmentant le personnel et donc les soins, dans l’éducation en réduisant les classes à 15, dans les transports….. Là, l’épidémie pourrait reculer en attendant les remèdes médicaux. Ces mesures doivent s’accompagner d’un changement de gouvernance pour que les personnes qui y travaillent décident de leur fonctionnement, c’est à dire qu’il y ait plus de démocratie directe.
Voilà, dans un premier temps des mesures qui seraient capables de nous protéger contre cette pandémie, tout en améliorant nos conditions de travail et en faisant baisser le nombre de sans-emplois. Elles seraient aussi des ouvertures pour des luttes collectives pour construire cette société plus juste et égalitaire que nous souhaitons .
Pour autant, il ne suffira pas de soigner efficacement les symptômes de cette épidémie et de l’endiguer par des mesures appropriées, pour empêcher les prochaines. La déforestation intensive et l’élevage industriel sont les deux principaux responsables du développement des virus, l’un en favorisant le rapprochement de la faune sauvage des humains, l’autre en organisant de vastes foyers infectieux (immunité des animaux affaiblie par les conditions concentrationnaires, homogénéité génétique, flux internationaux permanents,…). Ce système industriel doit être entravé par tous les moyens, démantelé au plus vite au profit d’activités à échelle humaine, organisées démocratiquement au niveau local, respectueuses des écosystèmes et des cycles naturels.La lutte contre cette épidémie et les autres à venir sont d’abord des luttes pour la défense de l’environnement.
Alors, ne restons pas sur la défensive comme la plupart des organisations syndicales, montrons nous beaucoup plus offensifs , et nous aussi osons tout !
LesVieux